DU 14 AU 25 MAI, JANE CAMPION PREND LE JURY DU 67ÈME FESTIVAL DE CANNES SOUS SON AILE DE CINÉASTE.
DIX JOURS POUR TENTER D’Y VOIR CLAIR ET DÉPARTAGER LES 18 FILMS EN COMPÉTITION.
Grand escalier, tapis rouge et robes du soir…
Là ne sera pas la préoccupation de la future Présidente du Jury du Festival de Cannes, la cinéaste néozélandaise Jane Campion.
Il était temps, quoi qu’il en soit, de voir enfin sur la Croisette une réalisatrice occuper pour la toute première fois la fonction suprême de Président du Jury. Surtout lorsqu’elle est aussi la seule cinéaste à cette date détentrice d’une Palme d’or ! Il serait plus exact de dire 2 Palmes d’or car dès son baptême cannois, en 1986, Jane Campion a raflé la plus haute distinction pour son court métrage Peel. Puis quatre ans plus tard en 1993, ce sera le sacre de La leçon de piano et, pour elle, la consécration totale.
Joli parcours pour celle qui a d’abord voulu être peintre dans sa jeunesse avant de trouver sa voie avec le cinéma. Et quelle voie ! Sa filmographie a l’éclat d’une constellation où scintille en clair-obscur le féminin. L’âme et la chair des femmes, leurs élans, leurs désirs, parfois la douleur, parfois tout cela à la fois comme dans Un ange ma table (1990), son plus beau film à ce jour. Jane Campion explore de l’intérieur ce divin mystère d’avoir en soi « l’origine du monde », selon le titre du célèbre tableau de Courbet, en fait la matière sensible de ses frissons d’écran. Sous sa direction, vont se succéder les actrices hollywoodiennes qui veulent montrer une autre facette de leur talent. Après Holly Hunter héroïne de La leçon de piano, ce sera Nicole Kidman dans Portrait d’une lady (1996), Kate Winslet pour Holy smoke ! (1998), Meg Ryan dans In the cut (2002). Jane Campion, reflets dans un oeil d’or…