A la Galerie Marlborough de Monaco, la peinture d’Ahmet Güneştekin rayonne d’un bel éclat symboliste et contemporain à la fois. Hypnotique.
Il y a presque des effets cinétiques à la surface de la toile. Quoi qu’il en soit, après un certain temps de vision, les motifs semblent se mettre à bouger, à faire saillie, comme dans un surgissement de formes en 3D. Le peintre turc Ahmet Güneştekin n’a pas son pareil pour troubler le regard, brouiller les pistes. Jeux de sphères en clin d’œil au disque solaire, là où l’on croit d’abord déceler une représentation cosmogonique, tout l’art de celui-ci consiste à savoir faire jaillir de cette trame picturale un autre gisement d’images. Des images fascinantes comme des chimères, écho des légendes de son pays ou de la mythologie grecque. Œuvre de conteur, de magicien des apparences ?
Profession de foi
Ahmet Güneştekin va bien au-delà de ce prisme esthétique. Dans ses tableaux, plus que des thèmes de l’héroic fantasy, c’est le monde d’aujourd’hui qu’il met en scène à travers cette imagerie, avec sa violence, ses croyances. Avec son obscurité et sa lumière… Les soleils chromatiques qui constellent son travail révèlent alors tout leur sens : éclairer les hommes pour lutter contre leur aveuglement. Cette profession de foi, la Galerie Marlborough la met en lumière, au détour de l’exposition qu’elle consacre à l’artiste. Y est présentée une trentaine de ses œuvres, récentes et inédites (dont certaines conçues spécialement pour l’occasion comme « The Four Seasons of Grimaldi » illustrant l’histoire de Monaco).
Du 18 septembre au 14 octobre / www.marlborough-monaco.com
par Frank Davit