Il est cash. Il a l’oeil aussi bleu que pointu pour les choses de son nouveau métier. Jacky Baczyk est un autodidacte de l’art mais s’il se retrouve aujourd’hui dans la peau d’un galeriste éclairé, cela ne doit rien au hasard. Passion, désir et enthousiasme sont ses moteurs. « J’ai commencé par être collectionneur. J’avais un mentor, le galeriste Dorval à Lille, d’où je suis originaire, qui m’a éduqué le regard. Kijno ou les peintres de la nouvelle Ecole de Paris ont été mes premiers coups de coeur… » Galeriste à son tour, « après avoir vécu plusieurs vies » comme il le dit lui-même, Jacky Baczyk a une belle énergie pour parler de son lieu et des artistes qu’il y présente. « Des vrais artistes, revendique-t-il, qui ont une technique, une originalité, pas du copié collé de ce qui se fait… ».
Jean-François Réant “Les assoiffés” PVC
Dans les faisceaux de sa galerie, se croisent ainsi peintres, sculpteurs, photographes, leurs œuvres du moins. Personnalités d’ici et d’ailleurs. Les ateliers de certains sont basés tout près, à Vallauris. C’est le cas pour Andie Toesca, sculptrice et céramiste dont les figurines semblent interpréter un lent et sinueux ballet, une danse des corps à la fois âpre et troublante. Autres talents de Vallauris, Paolo Bosi, qui lui travaille le bois dans une facture brute et pourtant une douceur infuse les formes de son art, ou Marc Alberghina et son étonnante série de crânes (54) déclinant toutes les facettes de l’art de la céramique du village. Ce duo, en revanche, vient du nord de la France. Sous leur nom d’artistes, les Butz&Fouque, 2 jeunes femmes en font voir de toutes les couleurs au média photo, en s’inspirant et détournant des grands modèles picturaux, Ingres et Caravage notamment. Un jeu de vision débridé, sensuel et incisif !
Le nord qui aimante la boussole de Jacky Baczyk et de sa galerie à plus d’un titre, comme avec ses coups de cœur pour 2 créateurs de là-bas, Jean-François Réant et Arthur Dorval. Jean-François Réant est plasticien à part entière, en ce sens qu’il travaille le tube PVC et fait de cette matière prosaïque la matrice d’un univers loufoque et flashy, où les objets qu’il crée seraient atteints en quelque sorte des mêmes symptômes que les montres molles de Dali. Belle coulée de leurs galbes figés dans cette fonte de leur fuselage… Arthur Dorval, lui, est le benjamin de la galerie. Son écriture picturale emprunte aux codes de l’art cinétique et d’une abstraction géométrique, dans un chromatisme diffractant des combinaisons de lignes et volumes comme si le tout était tracé au laser. Effet de découpe magistral. Beaucoup d’autres artistes à découvrir sur place. Nouvel accrochage toutes les 5 semaines… La Bazik Galerie impose son style.
BAZIK GALERIE
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