Dans tout juste deux semaines les projecteurs du monde entier seront braqués sur la ville de Cannes et sur son Festival. Il est donc grand temps de dévoiler les membres du jury de cette 69ème édition. Pour rappel, c’est le réalisateur, producteur et scénariste australien George Miller qui présidera le Festival du 11 au 22 mai prochain.
Conformément à la tradition, le cinéaste aux manettes du pétardant Mad Max Fury Road sera épaulé par huit personnalités du cinéma issues des quatre coins du monde : quatre femmes et quatre hommes tout droit débarqués d’Italie, du Canada, du Danemark ou encore de Hongrie. Les voici :
– George MILLER Président (Réalisateur, Scénariste, Producteur – Australie)
– Arnaud DESPLECHIN (Réalisateur, Scénariste – France)
– Kirsten DUNST (Actrice – États-Unis)
– Valeria GOLINO (Actrice, Réalisatrice, Scénariste, Productrice – Italie)
– Mads MIKKELSEN (Acteur – Danemark)
– László NEMES (Réalisateur, Scénariste – Hongrie)
– Vanessa PARADIS (Actrice, Artiste-interprète – France)
– Katayoon SHAHABI (Productrice – Iran)
– Donald SUTHERLAND (Acteur – Canada)
Un jury en demi-teinte, entre évidences et surprises. Arnaud Desplechin par exemple est depuis longtemps un nom remâché à l’occasion lors des Césars (4 nominations) et un habitué de Cannes (Un conte de Noël, Jimmy P., Esther Kahn, Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle), La Sentinelle…). A l’inverse, en dépit d’une filmographie fructueuse Valeria Golino n’a mis les pieds qu’une seule fois à Cannes (en 2013 pour le film Miele).
Kirsten Dunst dans Melancholia de Lars Von Trier
A côté de cela, deux figures fortes du cinéma indépendant américain viennent étoffer le jury : Mads Mikkelsen (dont la curriculum en dents de scie fait la part entre grosses productions comme Casino Royale et films de niche, comme Michael Kohlhaas ) et Kirsten Dunst, enfant prodigue de Sofia Coppola devenue grande et discrète comédienne, récompensée du prix de la meilleure actrice pour Melancholia à Cannes en 2011.
Quant à Donald Sutherland, monstre sacré du florissant Hollywood, il ne démérite pas sa place dans le jury. Avec une carrière débutée dans les années 60 et de nombreux longs-métrages à succès (de JFK à la saga Hunger Games), le colosse de 80 ans au regard d’acier reste néanmoins un choix étonnant : aucune nomination à Cannes et une filmographie plus empreinte par le divertissement que par l’état d’esprit “intellectuel-engagé” associé au Festival de Cannes.
Jafar Panahi dans son film Taxi Teheran
La productrice iranienne Katayoon Shahabi représentera quant à elle le continent africain à elle seule. Un choix féminin, mais surtout politique : pour rappel, le cinéaste iranien Jafar Panahi fut emprisonné à cause de l'”insolence” de son cinéma (son documentaire Hors Jeu dévoilant des femmes jouant au foot avait enflammé le gouvernement) alors qu’il était invité à faire partie du jury du Festival de Cannes en 2010.
Et László Nemes ? Ce metteur en scène encore méconnu il y a une poignée d’années n’est autre que le réalisateur et scénariste du percutant Fils de Saul, Oscar du meilleur film étranger cette année et Grand Prix du jury au Festival de Cannes en 2015. A noter l’absence étonnante du continent asiatique sur les bancs du jury cette édition.
Pour rappel, les membres du jury auront la lourde tâche de juger les 21 films en Compétition et de composer le palmarès gagnant. L’occasion de rappeler que cette année c’est la Palme d’or qui sera projetée en cérémonie de Clôture, le dimanche 22 mai, en présence du Jury et de l’équipe du film récompensé. Une première.