
« Nous sommes remplis de souvenirs. Ils sont au nombre de 5 000 vêtements et quelque 100 000 croquis. Ce sont ces souvenirs-là que nous voulons transformer en projet », a déclaré jeudi l’ancien compagnon d’Yves Saint Laurent lors d’une conférence de presse, en présentant la programmation des futurs musées.
Le musée parisien, situé dans l’hôtel particulier du 5 avenue Marceau dans le XVIe arrondissement qui a abrité la maison de couture pendant trente ans et accueille le siège de la fondation, ouvrira au public le 3 octobre, au moment de la Fashion Week parisienne.
Il sera suivi le 19 octobre par celui de Marrakech, installé dans un nouveau bâtiment de briques et granit rose conçu par le cabinet d’architecture Studio KO, et situé à proximité du jardin Majorelle acquis par Pierre Bergé et Yves Saint Laurent.
« En 1966, Yves Saint Laurent et moi avons découvert Marrakech et cela a été un exceptionnel coup de foudre », a rappelé Pierre Bergé, 86 ans, convalescent après une récente intervention.
Il a rappelé qu’en 1980, lorsqu’ils avaient repris le jardin créé par le peintre Jacques Majorelle, « il était plus ou moins abandonné ». « Il y avait 25 visiteurs par jour. Nous sommes arrivés à 800 000 » par an, a-t-il souligné avec fierté.
Ce musée marocain, qui intègre mille objets prêtés par la fondation, compte outre les salles d’exposition, un auditorium, une bibliothèque, un espace de « conservation préventive et curative » pour les vêtements.
L’exposition inaugurale, « Le Maroc de Jacques Majorelle », présentera du 19 octobre au 6 février 2018 une trentaine d’oeuvres de cet artiste (1886-1962) empruntées au Maroc à des collectionneurs institutionnels et privés.
A Paris, le musée proposera un « parcours rétrospectif » présentant les salons de haute couture, les modèles les plus emblématiques du style Saint Laurent (smoking, saharienne, jumpsuit, trench-coat), l’histoire d’une collection, la technique des métiers d’art, les diverses sources d’inspiration du couturier, le studio…
La première exposition temporaire thématique, sur « L’Asie rêvée d’Yves Saint Laurent », ne débutera qu’en octobre 2018 (jusqu’en janvier 2019), et fera dialoguer les modèles du couturier avec des oeuvres empruntées à des musées et collectionneurs privés.