Fondée en 1998 par Nokia, la marque Vertu ne va sans doute pas pouvoir célébrer ses 20 ans d’existence. Connue pour ses modèles fabriqués à l’aide de matériaux précieux et parfois vendus jusqu’à 320 000 euros, elle se trouve aujourd’hui dans une impasse financière.
Détenue par Murat Hakan Uzan, la société est écrasée par une énorme dette, estimée à 128 millions de livres (environ 145,4 millions d’euros). Selon le Financial Times, le nouveau propriétaire aurait été en mesure de rembourser seulement 1,9 million…
Ces dernières années, Vertu n’avait pas vraiment su faire face à la concurrence. Passée entre de nombreuses mains après avoir quitté le giron du constructeur finlandais, la firme avait dû composer avec l’arrivée de nouveaux acteurs dans le domaine du smartphone haut de gamme.
Il y a cinq ans, Apple était par exemple venu marcher sur ses plates-bandes en présentant un modèle d’iPhone en or 24 carats, affiché à 5 100 euros.
Chaque téléphone Vertu était fabriqué à la main, avec du cuir d’autruche, des métaux précieux, des saphirs ou encore des émeraudes.
Celui qui en faisait l’acquisition pouvait même profiter d’un service de conciergerie 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, inclus dans le prix de l’appareil.
En mai dernier, le modèle le plus cher de l’histoire de Vertu, le Signature Cobra, a été commercialisé à 320 000 euros en Inde. Il était parré de 800 rubis serpentant autour des touches et de l’écran de 2 pouces.
L’usine anglaise de Vertu va donc mettre la clé sous la porte, ce qui entraînera le licenciement des 200 salariés qui y travaillaient jusqu’alors.
Cependant, Murat Hakan Uzan ne semble pas avoir dit son dernier mot. Toujours possesseur de la propriété de la marque, de ses technologies et de ses licences, il aurait la volonté de relancer les affaires.
