Au coeur d’Aix-en-Provence, niché à l’abri des regards, un hôtel luxueux vient d’ouvrir ses portes pour enchanter ses visiteurs, qui pourront profiter d’un moment de plénitude. À la Villa Saint-Ange, la douceur de vivre s’allie avec l’élégance et le raffinement dans la plus grande discrétion.
Au lieu-dit Saint-Ange, avant la révolution de 1789, se trouvait une chapelle et un couvent ceints d’un grand parc propice à la méditation et au recueillement. Dans les toutes dernières années du XVIIIe siècle, une famille bourgeoise y construisit son hôtel particulier, marquant l’entrée par deux superbes lions en pierre. Les félins, témoins d’un passé dont ils ne soufflent mot, fidèles à leur poste, accueillent toujours avec flegme les visiteurs.
A travers la grille ouvragée, le jardin se laisse deviner avec ses exquises statues, ses angelots, ses fontaines et sa bastide début XIX siècle au ton d’ocre jaune, si caractéristique d’Aix-en-Provence, ville toute en élégance, au riche passé remontant à l’époque romaine, deux siècles avant Jésus-Christ. La Villa Saint-Ange, univers préservé jailli d’un passé beaucoup plus proche, esquisse des promesses de sérénité à quelques minutes à pied du cours Mirabeau, coeur historique d’Aix qui réserve une part belle à l’art, l’architecture et l’Opéra.
Jean-Brice Garella, déjà propriétaire à Aix-en-Provence d’un charmant hôtel, les Quatre Dauphins dans le quartier Mazarin, cachant ses treize chambres derrière une belle façade du XIXe siècle, rêvait d’ouvrir un lieu d’exception, mettant en valeur l’art de vivre et la beauté de la Provence aixoise. Quand on lui présente dans cette rue étroite une bastide aux proportions parfaites, sur un terrain où les lions semblent en perdition, il apprécie vite son potentiel et s’y projette. Acquisition conclue, il se métamorphose en maître d’oeuvre. En permanence, sur le chantier, il veille au moindre détail, jouant en parallèle les chineurs tous azimuts pour dégotter mobilier, objets, oeuvres d’art susceptibles de donner à ce lieu un esprit fin Second Empire.
Accompagné par l’architecte Henri Paret et en lien étroit avec les bâtiments de France, Jean-Brice Garella a élaboré un projet ambitieux dont il a assuré la maîtrise d’oeuvre avec le concours de 37 entreprises françaises, en majorité de la région aixoise. Plus de la moitié sont labellisées Patrimoine Vivant, gage de savoir-faire. Peintres, doreurs, ébénistes, plombiers zingueurs, couvreurs, tapissiers, etc. tous ont travaillé avec la même ardeur, le même désir et la même fierté de créer un lieu unique.
Aujourd’hui, la bastide d’origine se double d’une demeure coiffée d’une spectaculaire toiture en zinc bombée et dentelée, caractéristique du style Napoléon III. Le temps apportera la patine et la matité, ultimes notes d’authenticité. D’ores et déjà l’impression est celle d’une restauration à l’identique.
La grille franchie, les hôtes sont accueillis à la Bastide d’origine, entièrement restaurée où se trouvent la réception, un salon privé, salon Malmaison splendide au papier peint panoramique de la manufacture Zuber, idéal pour organiser des petits événements privés ou des séminaires et à l’étage, quatre chambres. Les 30 autres chambres, le salon Louise de Vilmorin dénommé ainsi en hommage à la célèbre femme de lettre et à son salon bleu du château de Verrières, le restaurant et le bar se situent dans la seconde partie, plus vaste.
D’emblée, la Villa Saint-Ange marque la différence, affiche son esprit de demeure particulière. Pas de check in fastidieux, pas d’informations détaillées assenées dans la chambre. Le client qui ne souhaite qu’une chose : un peu de solitude pour récupérer, n’est assailli ni de demandes, ni d’informations. On lui propose un rafraîchissement, un thé, un plaid si besoin. On le conduit à sa chambre l’invitant à se relaxer, lui laissant savourer cet espace d’intimité, cette respiration indispensable lorsqu’on prend possession d’un lieu. Plus tard, une réceptionniste lui consacrera, comme une maîtresse de maison, le temps nécessaire pour lui donner toutes les informations utiles à son séjour. L’hôte peut dès lors à loisir admirer les nombreux objets collectés dans les parties communes et les chambres : pendules, baromètres, faïences et notamment a dans l’escalier dit des Ancêtres les portraits d’une belle lignée de parents, tableaux du XIX e et XXe siècles qui renforcent le caractère de maison de famille de la Villa Saint-Ange.
Dans les salles de bain aux baignoires et douches spacieuses, les faïences, les sols en carreaux de ciment typiques des hôtels particuliers provençaux du XVIIIe siècle, les produits de courtoisie composés en exclusivité pour la Village Saint-ange, les peignoirs en nid d’abeille monogrammés incitent à s’occuper de soi, à lâcher prose pour profiter du cadre unique de la Villa Saint-Ange.
Agréable surprise, les chambres ouvrent sur le parc, résumé de nature gommant la proximité de la ville. Un parc habité de statues du XIXe siècle et replanté avec générosité d’essences méditerranéennes où l’eau, comme dans la ville d’Aix-en-Provence, joue un rôle essentiel. Bassins, fontaines, piscine miroir de 28 m de long chauffée toute l’année, ponctuent de nuances bleutées ces espaces verts.
Le restaurant de 70 couverts, très lumineux, ressemble à s’y méprendre à un jardin d’hiver de grands bourgeois aimant recevoir. Les tables rondes style Empire avec leurs pieds dauphins caractéristiques et les chaises fauteuils cabriolet au cannage blanc et assise de velours s’organisent sous le haut plafond aux lustres en cristal. La jeune cheffe Nadège Serret y décline sept jours sur sept avec sa brigade, une carte romantique dans ses intitulés et sa présentation qu’elle fait évoluer au rythme des saisons. Herbes aromatiques, épices, fleurs, mettent en scène des plats aussi bons que beaux.