Plus d’une vingtaine d’expositions ont lieu cet été sur la Côte d’Azur, riche d’un patrimoine d’art et de culture exceptionnel. Chagall, Matisse, Bonnard, Renoir, Picasso, Cocteau… Tous ont été fascinés par la flamboyance de cette région à la luminosité unique et y ont leur musée dédié aux côtés de galeries d’art et d’œuvres exposées à ciel ouvert. Voici les 6 expositions immanquables de l’été 2024 !
La plus tellurique : Amitiés, Bonnard-Matisse
Ce célèbre lieu d’art où le temps s’est arrêté à l’âge d’or artistique d’une Côte d’Azur flamboyante et où la force tellurique est magnétique a été créé il y a 60 ans par le couple Aimé et Marguerite Maeght. L’ensemble vient de se doter de quatre nouvelles salles d’expositions d’une qualité exceptionnelle mettant en lumière parmi les 13 000 œuvres du fonds, celles des célèbres Braque, Chagall, Miró, Soulages… L’exposition éphémère estivale révèle la relation d’amitié entre les artistes Pierre Bonnard et Henri Matisse, et leurs rapports avec la famille Maeght, pour laquelle ces artistes incarnaient deux génies du XXe siècle. Plusieurs concerts, démonstrations de danse, ateliers et lectures sont proposés tout au long de l’été pour fêter les 60 ans de la Fondation.
Jusqu’au 6 octobre 2024 à la Fondation Maeght
La plus moderne : Léger et les Nouveaux Réalismes
Le musée national Fernand Léger, l’un des plus beaux de la Côte d’Azur, consacré à l’un des créateurs de l’art moderne au XXe siècle, et dont le somptueux jardin de pins et la façade de monumentales mosaïques en pâte de verre coloré subjugue, accueille exceptionnellement cet été 60 œuvres du Musée d’Art Moderne et Contemporain de Nice, le MAMAC, fermé actuellement pour rénovation. Les œuvres de Niki de Saint-Phalle, Arman, Yves Klein, Raymond Hains, Martial Raysse ou encore César, viennent à la rencontre des innovations plastiques de Léger - matériaux, symboles et autres outils hissés au rang d’œuvres d’art, révélant aux visiteurs la beauté poétique du quotidien.
Jusqu’au 18 novembre 2024 au musée national Fernand Léger
La plus sublime : Turner, le sublime héritage
78 œuvres de William Turner, le plus grand aquarelliste de l'école anglaise de peinture, dont 38 huiles sur toile et 40 aquarelles et gouaches sur papier, sont exposées cet été au Grimaldi Forum. Ce héros romantique empreint de classicisme a évolué vers l'abstraction, d’une qualité sans équivalent dans l’histoire de la peinture. Doté d’une mémoire prodigieuse, il parcourt la Grande-Bretagne et l’Europe, prenant des notes pour peindre plus tard, à Londres. Il révèle une conception poétique du paysage, mettant en scène les émotions que lui procure la nature. Son influence sur le sublime dans l’art dialogue ici avec des œuvres d’artistes majeurs incluant John Akomfrah, Olafur Eliasson, Richard Long, Cornelia Parker ou encore Katie Paterson.
Jusqu’au 1er septembre 2024 au Grimaldi Forum
La plus helléniste : Arman, archéologie du présent
Une cinquantaine d’œuvres fascinantes du pionnier du nouveau réalisme Arman, dont des inclusions, des bronzes, et des coupes d’objets, sont exposées cet été à la Villa Kérylos, à Beaulieu-sur-Mer. Architecture raffinée et préservée du début du XXe siècle, cette villa oscille entre création archéologique, imaginaire de la Grèce antique, et résidence de villégiature dans un site d’exception, conçu pour la contemplation, le repos et l’étude par Théodore Reinach, éminent archéologue et érudit helléniste. Les œuvres d’Arman, qui entretiennent un rapport avec l’archéologie et l’antiquité, prennent tout leur sens dans les espaces de la Villa Kérylos, comme la magnifique accumulation de coupes de violoncelles exposée sur la terrasse, ou les bronzes patinés à la manière d’artefacts exhumés d’une épave, placés au niveau de la mer, dans la galerie des antiques. On déambule ainsi dans les vestiges d’une antiquité rêvée, sur les traces fugaces de ceux qui ont vécu ici, voguant dans une « archéologie du présent ».
Jusqu’au 22 septembre 2024 à la Villa Kérylos
Le plus libre : Chagall politique, cri de liberté
La spectaculaire exposition estivale du musée Chagall présente l’œuvre de l’artiste à la lumière des événements historiques dont il a été témoin, ayant traversé deux guerres et un exil. Son art, empreint d’un profond humanisme, nourri par ses racines juives, se fait le messager d’un engagement sans faille pour l’homme, ses droits, l’égalité et la tolérance. Crayon et pinceau deviennent des armes de paix, portés par un grand cri de liberté. L’exposition permet de découvrir de nombreux chefs-d’œuvre, grâce à des prêts remarquables, comme celui du musée de Philadelphie. La toile « Pourim » (1916-1917), exposée en Allemagne par les nazis en 1937 comme exemple d’art dégénéré, pourra être admirée aux côtés de « Solitude » (1933), provenant des collections du Tel Aviv Museum of Art. Le Centre Pompidou a mis à disposition 33 œuvres, constituant la première lecture complète de ses travaux sous l’angle de ses engagements.
Jusqu’au 16 septembre 2024 au Musée national Marc Chagall
https://musees-nationaux-alpesmaritimes.fr/chagall
La plus surprenante : Mirómatisse, au-delà des images
Le musée Matisse et la fondation barcelonaise Joan Miró font converser les œuvres de leurs artistes tout l’été à Nice, et en Espagne à l’automne prochain. Tout semblait séparer ces deux artistes de générations différentes (Matisse est né en 1869 et Miró en 1893), de courants artistiques divers (Matisse fait partie du fauvisme et Miró du surréalisme abstrait), et aux approches esthétiques distinctes (l’harmonie décorative pour Matisse, l’inquiétante étrangeté pour Miró). Et pourtant, leur amitié et profonde admiration l’un pour l’autre était indéfectible. Les 160 œuvres exposent leurs points de convergence, et leurs visions sur l’art de peindre. Matisse et Miró ont fondé leur création sur une critique approfondie de la tradition des images en Occident, et leurs pratiques élargies de la peinture et du dessin ont été animées par cette inquiétude. C’est la raison majeure pour laquelle ils se sont reconnus et appréciés mutuellement. L’exposition met en lumière leurs regards croisés, leurs stimuli, et leurs pratiques partagées : les livres illustrés, les grandes compositions monumentales, jusqu’à un face-à-face final entre des œuvres majeures, à valeur testamentaire, de chacun des artistes.
Jusqu’au 29 septembre 2024 au Musée Matisse