Mercantour : Au pays des merveilles

Situé dans les Alpes, entre la Provence et la frontière du Piémont italien, le parc national du Mercantour est l’un des 11 parcs nationaux français. Il offre, à seulement 1h30 du littoral azuréen, une diversité de paysages et une faune et une flore de plus de 10 000 espèces, unique en Europe. Au cœur de ce parc, un trésor : la vallée des Merveilles, avec ses 40 000 gravures rupestres. Portrait d’un territoire aux paysages grandioses qui fascine depuis des millénaires.

Depuis le littoral des Alpes-Maritimes, on peut apercevoir le parc du Mercantour que l’on appelle ici « la dernière marche des Alpes » ou encore « le balcon enneigé de la Côte d’Azur ». Réputé pour être l'un des plus sauvages et diversifiés de France, le parc du Mercantour offre une mosaïque de paysages : cols, gorges, lacs, forêts et villages pittoresques. Cette richesse naturelle se traduit par une biodiversité exceptionnelle, avec plus de 2 000 espèces de plantes, dont 200 sont rares et 30 sont endémiques. Parmi elles, l’edelweiss et les cistes méditerranéens, mais aussi des mélèzes et des oliviers. Sans oublier la saxifrage à fleurs nombreuses, devenue un emblème du parc. Sa faune est, elle aussi, impressionnante, avec près de 9 000 espèces recensées, comme l’aigle royal, le bouquetin, le chamois, la marmotte, le cerf élaphe, le mouflon, le lièvre, le vautour, et le loup gris !

Niché entre mer et montagne, le Mercantour est un véritable paradis pour les amoureux de la nature. Sa situation géographique exceptionnelle en fait un lieu unique en Europe, attirant chaque année plus de 800 000 visiteurs venus du monde entier. Ces derniers viennent profiter d'une multitude d'activités de plein air, telles que la randonnée pédestre, l'alpinisme ou le ski de randonnée, et découvrir des sites emblématiques, comme la vallée des Merveilles, avec ses gravures rupestres, le lac d'Allos, le plus grand lac naturel d'altitude d'Europe, ou encore les vallons de Boréon et de la Gordolasque. Au cœur de ce massif, des vallées secrètes abritent encore un patrimoine préservé. Roya, Bévéra, Vésubie, Tinée, Var et Cians, Haut-Verdon, Ubaye… Chacune d’entre elles a évolué à sa manière au cours des siècles, construisant des paysages et des cultures extrêmement riches.

Venanson © Côte d'Azur France Tourisme - Georges Veran

De réserve royale de chasse à parc national

Au milieu du XIXe siècle, le territoire de l’actuel parc du Mercantour appartenait au Royaume de Piémont-Sardaigne. Le souverain régnant d’alors, Vittorio-Emmanuel II, surnommé « Le Roi Chasseur », fut le premier à se préoccuper de la sauvegarde de ces terres. S'apercevant que le nombre de chamois ne cessait de décroître et que le bouquetin avait été décimé, il décida de créer en 1859 une réserve royale de chasse sur les massifs du Mercantour et de l'Argentera. Malheureusement, cette initiative ne suffira pas à stopper leur déclin, et la Seconde Guerre mondiale aggravera la situation. Le nombre de chamois sera réduit à environ 300 et moins de 50 bouquetins survivront.

C'est en 1979, après de longues négociations avec les chasseurs, que ce lieu d'exception est devenu le parc national du Mercantour, sous l'impulsion de Jacques Florent, chargé de mission auprès du préfet des Alpes-Maritimes, afin de protéger ce symbole naturel français. Aujourd'hui, 28 communes du parc ont adhéré à la charte qui encadre l'agriculture, la biodiversité et le pastoralisme. Le cœur du parc est classé en aire protégée de catégorie II par la Commission mondiale des aires protégées (CMAP) de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Depuis 1987, il est jumelé avec le parc italien delle Alpi Maritime, et les deux parcs collaborent à la protection des espèces animales.

Saint-Martin-d'Entraunes, route du col des Champs © Côte d'Azur France Tourisme - Georges Veran

Une empreinte humaine exceptionnelle

La présence humaine dans le Mercantour remonte à des millénaires, et son histoire est gravée à jamais dans la pierre, notamment sur le site exceptionnel de la vallée des Merveilles.

Saint-Martin-Vésubie, façade peinte © Côte d'Azur France Tourisme - Alain Hanel

 

Au pied du Mont Bégo, culminant à 2 872 mètres sur la commune de Tende, un paysage minéral façonné par les glaciers il y a 10 000 ans abrite un trésor archéologique : 40 000 gravures rupestres, datant pour la plupart de 3 300 ans avant notre ère. Réparties sur 4 000 roches, ces dernières s'étendent entre 1 900 et 2 700 mètres d'altitude sur une superficie de 17 kilomètres carrés. Classée Monument Historique, la zone archéologique du Mont Bego est l'un des plus grands sites de gravures rupestres d'Europe. On y distingue des animaux à cornes, des armes, des quadrillages, des figures de divinités et des formes géométriques. Relevées et identifiées depuis la fin du XVIIe siècle, ces gravures font l'objet d'études approfondies depuis 1967, notamment par le préhistorien Henry de Lumley en collaboration avec les chercheurs du laboratoire de préhistoire du Muséum national d’Histoire naturelle et du Laboratoire départemental de préhistoire du Lazaret. Pour Henry de Lumley, ces pictogrammes étaient destinés à inscrire sur la pierre certains rites sacrés en relation avec les préoccupations agricoles et pastorales des populations locales. Un langage symbolique qui leur permettait d’établir une communication avec le divin. Certains chercheurs vont même jusqu'à penser que le Mont Bégo lui-même était considéré comme une divinité, à la fois source de bienfaits grâce à ses eaux, et source de crainte en raison de ses orages violents.

 

Pour observer ces gravures, empruntez le GR52 qui traverse la vallée des Merveilles. Certaines sont visibles depuis ce sentier, mais il est interdit de le quitter sans guide agréé. Il est conseillé de commencer par le musée de Tende, puis de participer à une visite guidée.

Vallée des Merveilles
Vallée des Merveilles, gravure rupestres © Côte d'Azur France Tourisme - Georges Veran
Circuits des Lacs du Haut-Var
Circuits des Lacs du Haut-Var © Côte d'Azur France Toursime - Georges Veran

Un patrimoine unique

Au cœur du parc, des générations ont façonné un paysage unique, mêlant montagne et Méditerranée. Dans chaque vallée (Var, Cians, Roya, Bévéra, Tinée, Ubaye, Verdon, Vésubie), on trouve des terrasses aménagées avec des canaux, témoins d'une occupation du territoire dès l'époque romaine. Perchés à des altitudes parfois élevées, certains villages du Mercantour évoquent une vie rurale montagnarde, souvent rude et isolée. Mais chaque vallée a su préserver son identité, avec ses traditions, ses fêtes de village et son propre dialecte, issu de l'occitan, mais teinté d'influences diverses (piémontais, provençal, ligure). Et pour mieux comprendre l'histoire de ces villages, il suffit d'observer les paysages : les casouns de la vallée de la Roya, les granges de la Tinée ou encore les vacheries de la Vésubie sont autant de témoignages d'un passé agricole et pastoral.

Au XIXe siècle, l'élevage ovin lainier et l'agriculture de subsistance étaient florissants. Les moutons et les vaches fournissaient l'engrais pour les champs de seigle et de pommes de terre. À la fin du XIXe siècle, avec l’ouverture des frontières à la laine des pays émergents et l’exode rural, l’élevage ovin s’est réorienté vers la production d’agneaux. Les paysages du Mercantour ont été largement façonnés par les pratiques agricoles et pastorales. Et aujourd’hui ? Le pastoralisme reste très présent dans le Mercantour. Parmi l’ensemble des pratiques agricoles, l’élevage est de loin la plus importante, et on trouve également des producteurs de miel, d’huile d’olive, de légumes, de châtaignes et de fruits.

Aujourd'hui, la transhumance, vieille de 4 000 ans, amène 145 000 ovins vers les alpages pour l'été, témoignant de la vitalité du pastoralisme. 1 600 bovins transhument aussi chaque année d'Italie vers la Roya et la Vésubie, et quelques alpages laitiers subsistent. Au cœur du parc, des refuges centenaires rappellent la présence humaine dans cette nature vivante.

Saint-Martin-Vésubie
Saint-Martin-Vésubie © Côte d'Azur France Tourisme - Alain Hanel
Mercantour
Mercantour, bouquetin © Côte d'Azur France Tourisme - Georges Veran

Destination Mercantour

Au XXe siècle, le Mercantour a connu un essor touristique important. L'alpinisme s'est d'abord développé autour de Saint-Martin-Vésubie, puis la villégiature d'été a attiré de nombreux visiteurs. Enfin, les sports d'hiver ont pris leur essor avec la création de stations de ski renommées, telles que Valberg, Auron, Isola 2000, la Colmiane ou encore Casterino, surnommée le « paradis blanc de la Côte d'Azur ».

D’autres lieux remarquables méritent une visite, notamment le lac d’Allos, le plus grand lac naturel d’altitude d’Europe, le vallon du Lauzanier, peuplé de marmottes et facilement accessible, le col de la Bonette, la route la plus élevée de France, mais aussi l’Authion et les gorges de Daluis et du Cians, surnommées le « Colorado des Alpes niçoises ».

Que vous disposiez d'une journée ou de plusieurs jours, le site officiel du parc vous propose une sélection de randonnées pour tous les niveaux, à travers les 6 vallées. Et pour les plus sportifs, pourquoi ne pas tenter l'aventure de la Grande Traversée du Mercantour ? Ce magnifique itinéraire de 220 km, en 17 étapes, vous mènera des plus hauts sommets jusqu'aux plages de Menton, pour une expérience inoubliable !

Auron © Côte d'Azur France Tourisme - Georges Veran

 

Pour en savoir plus : www.mercantour-parcnational.fr

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