Bazar Bio, Hercule Studio et Ujo sont des marques estampillées wellness nées à Nice. Retour sur trois succès internationaux made in Riviera !
Héléna Marino, 43 ans, mais en paraissant dix de moins, est la pionnière en France de la beauté green et clean. En 2010, elle était encore responsable pédagogique dans une école de commerce et professeure de ressources humaines à l’université lorsqu’elle tombe enceinte de sa première fille. Elle décide alors de supprimer tous les cosmétiques, vernis et colorations de ses routines beauté non naturelles, et tente de se procurer des produits beaux et biologiques. Elle trouve finalement son bonheur, mais seulement à l’étranger ! Ce fut le déclic de la création de sa vitrine en ligne, créée en collaboration avec son mari webmaster, et de l’arrêt de ses anciennes fonctions. Le but : sélectionner le meilleur de la beauté holistique à travers le monde et le mettre à disposition des Françaises. Comme elle avait une petite fille en bas âge, elle propose également des objets pour enfants, et baptise son site Bazar Bio. Le buzz est immédiat et elle est la première à proposer sur le marché français la désormais célèbre marque américaine Tata Harper, imaginée par une ancienne ingénieure du BTP devenue fermière dans le Vermont, qui rêvait de créer des soins haut de gamme 100 % naturels. « La différence avec un produit non naturel, c’est qu’avec la plupart des crèmes Tata Harper, on trouve à l’intérieur un maximum d’ingrédients actifs, 72 pour être précis. C’est donc beaucoup plus efficace. Dans des produits non naturels, ces derniers se réduisent comme peau de chagrin, le budget étant souvent consacré à l’emballage et au marketing », précise Héléna. Avec le temps, l’entrepreneuse a remplacé les biberons de ses lignes de vente par une sélection ultra pointue de soins visage, corps, cheveux, et autres outils de massage et « superfood » venus d’Australie, des États-Unis, ou encore d’Angleterre, et a développé un blog ultra complet consacré au bien-être. Au total, une quarantaine de marques et plus de 1 000 références sont proposées aujourd’hui, comprenant ses propres créations : brosses pour le visage et le corps, Gua Sha, ventouses de massage, taies d’oreiller et masques de nuit en soie, ainsi qu’un masque LED, promesse d’une beauté naturelle et éternelle.
En plein cœur de Nice, dans le quartier du port, elle a récemment ouvert son concept store qui réunit toutes ses trouvailles. «C’était important pour moi d’être disponible pour les azuréennes et les touristes de passage sur la Riviera, afin de leur prodiguer mes conseils, mon activité favorite ! Pour être la plus belle et la plus jeune possible naturellement, il faut prendre soin de soi de façon globale et holistique. Dans son mode de vie, dans l’alimentation et la micronutrition, comme dans la prise quotidienne de collagène marin, l’une des révolutions beauté de ces dernières années dont j’ai été la première à parler en France ! ». Pour partager ses expériences, Héléna organise une fois par mois des ateliers bien-être, à suivre de près sur son site internet : www.bazar-bio.fr
À quelques rues de là, dans le quartier des musiciens, Joy Lucas, 32 ans, officie avec son équipe de trois personnes dans les locaux d’Hercule Studio, sa marque d’objets sportifs de luxe. Ancienne gymnaste reconvertie dans le marketing de luxe après une école de commerce, la Parisienne s’est associée il y a deux ans avec son compagnon, Jérémy Arbibe, un Niçois de 33 ans, ancien tennisman de haut niveau devenu banquier d’affaires. « En 2020, en plein confinement, nous faisions nos séances de sport à la maison. Et comme nous sommes de véritables esthètes, j’avais envie de commander de beaux objets sportifs pour nous motiver encore plus ! J’ai ainsi découvert qu’il n’y avait absolument aucune offre qui nous plaisait, qu’il n’y avait aucun effort de fait sur le design de ces objets et que la plupart étaient fabriqués à l’autre bout du monde. J’étais surprise que l’univers du luxe ne se soit pas encore emparé de ce domaine ! Nous avons donc fait une étude de marché et nous nous sommes aperçus qu’il y avait une niche commerciale qui pourrait mêler notre passion à nos besoins », explique Joy.
Durant deux ans, le couple cherche - et trouve - le fabricant français qui pourra réaliser leurs objets, élabore des prototypes, repère des matières résistantes à l’abrasion et à la transpiration, remplit des contraintes techniques, de prototypage, et des études de faisabilité à rallonge, puis élabore une première série d’objets, dont un tapis d’exercice et un « pad » de confort, un tapis modèle réduit dénommé Galet. « La plage de galets de Nice, où nous vivons ensemble désormais, nous a inspiré ! La couleur terracotta du tapis d’exercice évoque quant à lui le Palais Bulles conçu par l’architecte Antti Lovag à Théoule-sur-Mer et la couleur pistache, le jardin exotique d’Èze. Le tapis de yoga s’appelle Mar et la sangle de transport en cuir Socca. Nous voulons faire honneur à la région, s’inspirer de ce qui est devant nous, tout en donnant une symbolique globale à la marque. Celui qui a le plus réussi cet exploit est le créateur de mode Jacquemus, un vrai modèle ! Le tapis Archy a la forme d’une arche qui nous permet de passer le cap de se mettre au sport, il nous accompagne vers un mieux-être. Quant au tapis de yoga, son design est ondulé sur les côtés, comme le flow des vagues de la Méditerranée. »
En janvier 2022, pour son lancement, la start-up a organisé avec succès une prévente sur le site de financement participatif Ulule, puis a fait sa première levée de fonds. Depuis, le couple conçoit toujours en France, a investi dans ses propres moules de fabrication, et produit même sur la Côte d’Azur, à Vallauris, son spray parfumé assainissant d’objets au thym, au citron et à la lavande. Après un premier chiffre d’affaires à 100 000 euros, la marque atteint bientôt les 400 000 euros, et en est déjà à sa deuxième levée de fonds. Hercule Studio est en vente aux Galeries Lafayette Haussmann à Paris, dans l’enseigne de design Conran Shop à Londres, et dans différents concept-stores de 20 pays dont Taïwan, Séoul ou encore le Venezuela. Le couple vend aussi ses tapis dans les hôtels de luxe de la Côte d’Azur (Hôtel du Couvent et Negresco à Nice, Royal-Riviera à Saint-Jean-Cap-Ferrat et Lou Pinet à Saint-Tropez), au studio de Pilates ultra-chic Geko à Roquebrune-Cap-Martin et sur son site internet : www.hercule-studio.com
La jeune cannoise de 36 ans, Amandine Fraboulet, chargée de production dans la mode évènementielle, a vécu une dizaine d’années à Paris, travaillant pour Dior, Couturíssimo ou le créateur libanais Georges Chakras. Fan de festivals de musique comme le Burning Man dans le désert de Black Rock aux États-Unis ou le festival allemand Fusion, mêlant musique et performances théâtrales, elle cherchait sans cesse, et en vain, des tenues originales et écologiques qu’elle et ses amis pourraient porter. « J’achetais des déguisements, mais la plupart du temps ils étaient fabriqués en Chine et ça me dérangeait énormément. J’ai donc décidé de créer mon propre label de vêtements de festival, écolos et colorés, légers et facile à porter. Des copines avaient un atelier de couture à Paris et elles m’ont expliqué comment me servir d’une machine à coudre. J’ai dévoré les bouquins de modélisme et j’ai sorti ma première collection... qui a remporté un franc succès auprès de mes amis ! » Mais le Covid stoppe net son ascension. Amandine s’échappe en van avec son mari. Ils parcourent le Portugal, la Grèce et Ibiza, avec de belles escapades en Kite Surf. Le couple rentre finalement en France et s’arrête à Nice. Amandine relance son concept, mais élargit sa clientèle. Elle créera des tenues de sport, pratiquant elle-même le yoga, le roller et la course à pied. En 2022, elle fonde sa marque Ujo, signifiant « êtres sensibles » en japonais, en hommage aux humains, aux animaux et aux plantes. Ujo est écoresponsable. « Je dessine tout d’abord à la main, puis retravaille la photographie que je fais de ce même dessin sur l’ordinateur. Ce sont des motifs inspirés des années 1980 et 1990, toujours très pop, colorés et ensoleillés, qui procurent une énergie positive et qui me représentent bien. Je les fais ensuite imprimer sur du lycra italien recyclé et j’en crée des combinaisons, des leggings, des brassières… ».
Au départ, Amandine faisait tout elle-même dans son atelier de couture niçois, et fait dorénavant fabriquer ses collections par un atelier spécialisé dans les tenues haut de gamme en lycra de patinage artistique, dans la région de Troyes. Toutes les chutes de tissu non utilisées sont envoyées à une déchèterie de la région lyonnaise qui les réutilise pour en faire de l’isolant. Pour les tee-shirts et les sweatshirts, elle achète du coton bio et du polyester recyclé provenant de « dead stocks » de maisons de luxe. Même si aujourd’hui Amandine réinvestit tout l’argent gagné par sa société, son évolution est exponentielle. « Mes acheteurs sont à Paris, à Bordeaux, en Suisse, en Allemagne, en Belgique... et je suis heureuse de séduire tous les physiques en taillant du 36 au 46. » D’ici quelques semaines, elle présentera sa toute nouvelle collection de leggings colorés en velours, pour pratiquer du sport ou… danser toute la nuit ! À découvrir dans la boutique Evrlst à Nice ou sur son site internet : www.ujo.studio