Connu à son origine sous le nom de Nioulargue, ce rendez-vous unique au monde créé par Patrice de Colmont n’a jamais cessé d’attirer au fil des années de plus en plus de yachtmen. Ce succès est essentiellement dû à la qualité du plateau et à la convivialité régnant à terre comme en mer. Voici 25 ans, la Nioulargue a dû faire sa mue et améliorer sa structure et son organisation en devenant « Les Voiles de Saint-Tropez ».
« L’esprit des Voiles était bien là »
Interviewé lors de la clôture de ce cru anniversaire, Pierre Roinson, président de la Société Nautique de Saint-Tropez et régatier averti, ne cache pas son immense satisfaction : « Nous n’avons jamais vu autant de monde sur les quais, la qualité du plateau était exceptionnelle et la météo au rendez-vous. En tant qu’organisateur, j’ai toujours un petit pincement de ne pas être sur l’eau, mais j’ai eu la chance de courir un peu partout dans le monde et jamais ailleurs qu’aux Voiles je n’ai vu ces images d’entrée et sortie de port qui forment un ballet unique. » La grande originalité des Voiles de Saint-Tropez est d’avoir su rassembler sur un même plan d’eau des bateaux aussi différents que les légendaires grands Classiques, certains centenaires, et les plus récentes machines de course intégralement construits en carbone, de la coque aux voiles.
La renommée mondiale des Voiles de Saint-Tropez a contraint les organisateurs à limiter à 250 le nombre de voiliers participant aux régates, disposant de leurs propres parcours en fonction de leur taille et de leur catégorie, Maxis, Classiques, Traditions, Bermudiens ou Marconi. Chaque jour, le comité de course réalise des prouesses pour trouver les parcours idéaux en fonction de la météo.
Le jeudi demeure un jour très particulier ramenant à l’origine de la Nioulargue, le jour des défis. L’original a mis côte à côte le 12m JI IKRA et le Swan 44 Pride de l’américain Dick Jayson sur un parcours les amenant à la bouée signalant le haut fond ayant donné son nom à la course et une arrivée devant le Club 55 où Patrice de Colmont attend les vainqueurs pour un déjeuner sur la plage de Pampelonne.
Les Voiles en fête
Depuis les années 1950, Saint-Tropez est synonyme de fête et les Voiles ne dérogent pas à cette règle. Pour les connaisseurs comme pour les non initiés, cette fête à la gloire du yachting offre durant dix jours un spectacle ne prenant fin qu’à la nuit. Pour ces milliers de spectateurs, la ville et les différents acteurs économiques n’ont cessé d’améliorer les infrastructures pour un meilleur accueil. La jetée partant de la Tour du Portal et jusqu’à l’entrée du port a été aménagée pour la rendre accessible au plus grand nombre. Le point de vue est imprenable, permettant de voir les bateaux entrer et sortir du port comme un ballet bien réglé, puis d’assister aux départs et aux arrivées dans le Golfe. Les spectateurs ne s’y sont pas trompés en investissant la jetée pour voir l’arrivée des Classiques et des Traditions en provenance de Cannes. Les Régates Royales annoncent la fin de la saison des régates, mais c’est bien à Saint-Tropez que tous les yachtmen aiment à se retrouver pour un final en apothéose.
Cette 25e édition a tenu toutes ses promesses grâce à une parfaite organisation, tant sur l’eau qu’en mer. En dépit de changements de conditions de vent parfois brutales entrainant quelques avaries mineures, les trois comités de course ont pu lancer le nombre nécessaire de courses pour valider les classements. Les trophées récompensant les vainqueurs dans chaque classe ont été âprement disputés. Le Roi Frederik du Danemark remporte le Trophée North Sail pour la seconde fois dans sa catégorie, et le Trophée Rolex du meilleur yacht Époque catégorie Big Racers est attribué à Marga.