Avec le Beefbar, l’italien, anglo-saxon et monégasque Riccardo Giraudi a érigé un concept de steakhouse au firmament des restaurants de luxe internationaux. À la tête de 43 adresses multirécompensées aux thèmes toujours plus créatifs et d’un millier d’employés, il poursuit sa fulgurante ascension.
Il est 10 heures et Riccardo Giraudi fait son arrivée au Beefbar de Monaco, « the one and only », situé au port de Fontvieille, là où tout a commencé en 2005. Il a rendez-vous, après sa séance de sport quotidienne, avec son équipe pour effectuer un testing de plats qu’il mettra peut-être à la carte de ses restaurants. « J’ai lancé il y a quelques jours des idées avec mon équipe, dont le chef exécutif du groupe, Thierry Paludetto. Et aujourd’hui nous testons une dizaine de plats. Seulement trois seront proposés à la carte. »
En près de vingt ans, il a construit un portefeuille de quarante-trois restaurants à travers le monde, de Monaco à Tulum, en passant par Mykonos, Méribel ou New York. Deux tiers sont en franchise et vingt sont en construction. Chacun possède une catégorie et un thème : Casual, Fast Casual ou High End, d’ambiance asiatique, méditerranéenne, ou culte. « Tout a commencé en 2000, après mes études de commerce à Londres. Mon père, Erminio, m’avait demandé de rejoindre son entreprise de trading et d’import-export de viande, qui était installée dans les années 1970 à Monaco, mais je trouvais que la viande que nous négocions et qui était ensuite vendue dans les rayons des supermarchés ne possédait aucune valeur ajoutée. J’ai d’abord développé une filière spécialisée dans la viande de luxe, de très grande qualité : j’ai importé du Black Angus en Europe, des viandes d’Australie, du Canada, mais aussi du bœuf de Kobé, dont je suis devenu l’importateur exclusif en Europe. J’ai décidé ensuite d’ouvrir un restaurant à Monaco, pour que mes clients puissent découvrir ces produits d’exception, tel un sommelier de la viande. Ainsi est né le Beefbar. »
À l’époque, les restaurants de viande étaient totalement clichés, inspirés du style « cow-boy ». Riccardo revampe totalement leur concept. Il trouve un emplacement numéro un à Monaco et le glamourise en s’entourant des architectes Humbert & Poyet qui créent un lieu lifestyle. Ambiance flamboyante, service d’excellence et viandes exposées dans un frigo-écrin, comme une cave de prestige, Le Butcher Shop, donnent le ton. Riccardo invente également un mode de cuisson au four qui rend la viande extrêmement savoureuse. Le succès est immédiat et l’on se presse pour se délecter du Prosciutto de bœuf de Kobé en exclusivité́ mondiale, du filet de Wagyu à la sauce signature Beefbar, ou du Marbled Chocolate Bar, au caramel coulant et indécent ! Riccardo duplique son concept à travers le monde, le dernier-né venant d’être inauguré à New York, dans le quartier de Tribeca. En 2018, l’adresse de Hong Kong avait même obtenu une étoile au Guide Michelin.
Ce créatif aux idées inépuisables imagine rapidement de nouveaux thèmes de restaurant, qu’il ouvre à chaque fois en premier à Monaco où la clientèle cosmopolite et exigeante donnera le pouls des lancements suivants. Parmi ses créations emblématiques qui appliquent toujours la même recette - un lieu glamour, une ambiance vibrante, les meilleurs produits et des recettes succulentes - Riccardo imagine Sonq Qi, un somptueux restaurant gastronomique chinois, Cantinetta Antinori à l’hospitalité toscane, Rumore, qui allie le luxe d'un bar américain haut de gamme à l'énergie électrisante d'un club, le sushi bar Moshi Moshi, et des adresses de street food comme Tiny Thaï, Grubers Burgers ou encore Pizz’aria.
En 2017, Riccardo Giraudi réalise le rêve de redonner vie à Anahi, une adresse argentine mythique à Paris. Sous sa direction visionnaire, Carmina, l'emblématique maîtresse des lieux, fait son retour, la carte est signée du chef triplement étoilé Mauro Colagreco, et le restaurant retrouve son allure légendaire, alliant élégance intemporelle et introduction de viandes rares issues des quatre coins du monde. Pendant la Fashion Week, Anahi devient un centre pour les sommités du monde de la mode, qu'il s'agisse de Naomi Campbell, Olivier Rousteing ou Victoria Beckham. « J’ai aussi eu envie de partager l’esprit de la French Riviera qui rayonne dans le monde, cette culture du plaisir décontracté, décomplexé, sensuel et jubilatoire, représenté notamment par le photographe américain Slim Aarons. »
Riccardo a également redonné vie à l’adresse cultissime African Queen à Beaulieu-sur-Mer, harmonie exquise entre l’esprit du continent africain et la sophistication de la Côte d’Azur qu’il déclinera bientôt au Monténégro ou à Abu Dhabi. Même chose pour la table génoise Zeffirino, bastion d’excellence culinaire datant de 1939 créée par la famille Belloni, lancée à Monaco par Riccardo, et prochainement à Istanbul. « Je souhaite que mon entreprise grandisse de façon exponentielle pour qu’elle devienne un véritable groupe de restauration de luxe qui compte dans le monde. D’ailleurs, comme les maisons de mode, nos adresses sont souvent proches d’autres restaurants de standing dans les palaces du monde entier. C’est bon signe ! Je suis fier de cette évolution, et ma famille aussi. »
Son secret ? La créativité. « J’ai une idée à la seconde. Je suis d’ailleurs consultant pour d’autres marques. Je suis à la fois toujours et jamais en vacances. En permanence entre deux avions, mais j’aime cette vie. J’adore la Côte d’Azur et Monaco, mais j’aime l’énergie des grandes métropoles. Lundi, je serai à New York, vendredi à Paris, puis le week-end en famille. Pour me ressourcer, je joue du piano, une heure par jour si possible. En ce moment, je joue du Chopin et du Mozart. Lors de mes voyages, je mets mes écouteurs et je lis mes partitions, une véritable évasion. J’adore découvrir de nouveaux morceaux. »
Riccardo Giraudi vient d'ouvrir Le Petit Beefbar à Nice aux côtés de Nicole Rubi de La Petite Maison, Nicolas Arbibe de Ferret Joaillier et l’entrepreneur Philippe Schriqui, le tout designé par l’architecte d’intérieur Cédric Capron. La composition des décorations murales est quant à elle signée Amélie Maison d’Art : « Le Petit Beefbar, c’est le pendant intime et charmant du Beefbar, dans une ambiance glamour, chic et réconfortante. » Effet bœuf assuré !
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